Wallonie, Flandre, France :
toute une palette d’agriculture(s) sociale(s) pour un tableau haut en couleur
La journée d’échange sur l’agriculture sociale – organisée à Habay-La-Neuve, dans la province de Luxembourg, le 12 octobre 2020, dans le cadre de la Semaine de la Santé mentale organisée par le Crésam – a été l’occasion pour les acteurs et partenaires de l’agriculture sociale de discuter et d’échanger sur leur(s) pratique(s). Grâce à la présence d’acteurs de Flandre et de France, c’est tout un panel d’agricultures sociales qui a été présenté et discuté entre les différents intervenants. Avec une constance : si l’agriculture sociale a un même but au travers des frontières, elle ne s’y présente pas toujours de la même manière.
L’agriculture sociale est un terme qui s’écrit au singulier mais qui se vit au pluriel. Tout d’abord parce qu’il n’y a pas d’agriculture sociale sans échange(s), ne fut-ce qu’entre l’accueilli et l’accueillant, ensuite parce que cet accueil et ses modalités peuvent fortement varier en fonction des besoins, des possibilités mais aussi du lieu de l’accueil, enfin parce que chaque accueil est unique et différent.
C’est que, si l’agriculture sociale partage le même but par-delà les frontières, ses capacités, ses possibilités, ses ouvertures et ses objectifs ne vont pas toujours être les mêmes. Car l’agriculture sociale n’est pas toujours soumise aux mêmes législations. Car l’agriculture sociale vit de ses partenaires ou de ses financeurs qui n’ont pas toujours les mêmes visées. Car l’agriculture sociale ne s’entend pas toujours de la même manière.
Si l’agriculture sociale wallonne prend progressivement son essor, notamment avec la mise en place d’une Plateforme Wallonne d’appui à l’Agriculture sociale qui vise à fédérer l’ensemble des projets pilotes en AS existants sur le territoire, elle est par contre très présente en Flandre où le principe de « soins verts » existe depuis de nombreuses années et est plus répandu que dans le sud du pays (près de 1000 zorgboerderijen). Avec une longue histoire d’accueil social à la ferme et en milieu rural, nos voisins d’outre-quiévrain ne sont pas en reste, comme en a témoigné le Réseau ASTRA, actif en Auverge-Rhone-Alpes.
Un point commun malgré les frontières : la reconnaissance de l’agriculture sociale n’est pas simple, surtout en ce qui concerne son financement.
Quelques intervenants
Wallonie : Plateforme wallonne d’appui à l’Agriculture sociale – Lorraine Guilleaume et Martine Leroy
France : Le réseau ASTRA (Agriculture Sociale et Thérapeutique en Région Auvergne-Rhône-Alpes) – Jean-Paul Barithel
Flandre : Steunpunt Groene Zorg (le Point d’appui « Soins verts ») – Willem Rombaut
Wallonie : Le docteur psychiatre Benoît Gillain de la Clinique Saint-Pierre d’Ottignies – Service de santé mentale Entre mots – a confirmé l’intérêt des pratiques d’agriculture sociale pour ses patients comme il a pu l’observer à travers le projet Nos Oignons d’Entre mots, projet pilote bénéficiaire de la Mesure 16.9 du PwDR.
Wallonie : l’IMP La Providence et son service Proximam, porteur de projet de la Mesure 16.9 du PwDR qui vise à développer des partenariats entre les secteur social et de la santé et le monde agricole, sont venus témoigner de leur expérience en agriculture sociale lors de la table ronde. Didier, partenaire agricole du projet, a également témoigné de sa motivation à participer au projet.
Wallonie : Nicolas est venu témoigner se son expérience d’accueil chez Baudet d’âne où il se rend chaque semaine pour partager les activités de Céline Wenkin à Bertrix dans le cadre d’un accueil organisé par la Plateforme wallonne d’appui à l’agriculture sociale.
La Plateforme wallonne d’appui à l’Agriculture sociale
Cette journée du 12 octobre 2020 fut aussi l’occasion pour la Plateforme wallonne d’appui à l’Agriculture sociale de se faire reconnaître non seulement par ses partenaires mais aussi du grand public puisqu’une conférence de presse de présentation du projet a eu lieu sur le côté. L’opportunité pour Lorraine Guilleaume (Accueil Champêtre en Wallonie) et Martine Leroy (Province de Luxembourg) de présenter le projet et d’en expliquer les tenants et les aboutissants, en présence du député provincial en charge de l’agriculture Bernard Moinet, du président d’Accueil Champêtre en Wallonie Vincent Sépult et de Pierre Luxen pour la coopérative Cera.
La présentation de cette plateforme et son travail sont à retrouver sur le site de la plateforme : www.agriculturesociale.be
Une après-midi en plein air – Visites de la ferme du Pachis et de l’Asinerie de l’Ô
La journée s’est terminée de manière plus « pratique » avec la visite de deux exploitations des environs : la Ferme du Pachis et l’Asinerie de l’Ô, toutes deux actives en agriculture sociale. D’un côté, une exploitation laitière, de l’autre, une asinerie. Deux exploitations différentes, deux activités différentes, deux accueils différents. Une belle preuve de la richesse que représente l’agriculture sociale, avec toutes ses différences, toutes ses possibilités et toutes les activités qu’un accueil de ce type peut proposer.
La Ferme du Pachis
L’Asinerie de l’Ô
La journée en images
Photos F.Mélon – Accueil Champêtre en Wallonie
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